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L'illettrisme

Qu'est ce que l'illettrisme?

L’Illettrisme (néologisme créé en 1981 par ATD Quart Monde)

On parle d’illettrisme pour des personnes qui, après avoir été scolarisées, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante.

Différent de l’Analphabétisme qui désigne des personnes qui n’ont jamais été scolarisées.

En France, soit  de 7 à 9 % de la population (de 18 à 65 ans) sont en situation d’illettrisme soit 2 à 3 millions de personnes.

Plus de 100 000 enfants sortent chaque année du CP sans maîtriser la lecture et l’écriture ce qui les conduit à un échec scolaire quasi inéluctable, entraînant un important surcoût pour la collectivité pour chaque jeune sorti du système scolaire sans qualification

 Agir contre l'illettrisme, c’est permettre à chacun d’acquérir ou de réacquérir ce socle, ces compétences de base que sont la lecture, l’écriture et le calcul nécessaires aux actes simples de la vie quotidienne, pour être plus autonome dans sa vie familiale, professionnelle et citoyenne.

Point de vue médical

Définir avec précision l'illettrisme n'est pas simple, tant les cas sont nombreux et variés (certains illettrés ne parviennent pas à déchiffrer les mots, mais d'autres parviennent à lire un texte court, par exemple).

Différence entre illettrisme et analphabétisme

Tout d'abord, il convient de distinguer l'analphabétisme et l'illettrisme : alors que l'analphabète ne sait ni lire ni écrire par manque d'éducation scolaire, l'illettré a suivi une formation scolaire en France (ou en français). Pour autant, il ne sait pas correctement écrire et/ou lire (alors qu'il comprend un texte qui lui est lu) et/ou compter (on parle parfois d'innumérisme).

Définition officielle

Si on se réfère au Groupe permanent de lutte contre l'illettrisme (GPLI), qui donne une définition générale, « on considère comme relevant de situation d'illettrisme des personnes de plus de 16 ans, ayant été scolarisés et ne maîtrisant pas suffisamment l'écrit pour faire face aux exigences minimales requises dans leur vie professionnelle, sociale et culturelle. Ces personnes [...] sont sorties du système scolaire en ayant peu ou mal acquis les savoirs premiers pour des raisons sociales, culturelles et personnelles et n'ont pu user de ces savoirs et/ou n'ont jamais acquis le goût de cet usage. Il s'agit d'hommes et de femmes pour lesquels le rapport à l'écrit n'est ni immédiat, ni spontané, ni facile et qui évitent ou appréhendent ce moyen de communication ».

Troubles croisés

Dans les faits, on constate qu'une personne illettrée sur deux présente des troubles spécifiques, tels qu'une dyslexie ou une dysphasie. Par ailleurs, généralement le QI est assez faible.

Causes de l'illettrisme.

L'illettrisme n'arrive pas par hasard. Il résulte d'une combinaison de facteurs impliqués à des degrés divers en fonction des individus :

  • Troubles cognitifs congénitaux ou traumatiques.
  • Dysfonctionnement cognitifs affectant plus spécifiquement :
    • l'intelligence ;
    • la perception ;
    • l'attention ;
    • la mémoire immédiate ;
    • la conscience phonique.
  • Problèmes de santé.
  • Troubles affectifs entre l'individu et son environnement familial (presque systématiquement).
  • Déficiences du milieu familial et culturel : modèle éducatif (« handicap socioculturel »).
  • Difficultés sociales (là encore presque systématiquement).
  • Parfois pratique d'une langue étrangère au sein du foyer.
  • Organisation de la société et du système scolaire (qui tend à exclure les élèves en échec).

À noter : des professionnels constatent qu'au fur et à mesure de l'avancée d'un stage visant à lutter contre l'illettrisme, la santé physique des participants s'améliore, de même que leur hygiène et leur apparence.

 

Restaurer la confiance en soi : un élément essentiel

La revalorisation des personnes illettrées est également indispensable. Ces personnes souffrent d'auto-dévalorisation, voire de honte. Leur sentiment d'exclusion est très marqué et trop peu pris en compte.